HISTOIRE DE LA GUINÉE
5. Aggravation du sous développement
Si dans le domaine politique les excès et abus retiennent surtout l’attention au détriment d’éléments positifs, dans le domaine économique ce sont les contre-performances en regard des potentialités. Sans doute la notion de développement n’est-elle ni claire ni précise, mais plusieurs indices sont révélateurs. Selon les données de la C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement), la Guinée a connu une décroissance de son produit intérieur brut par habitant pour la période 1960-1985 (soit un taux annuel moyen de _ 1,2 p. 100 pour la première décennie, de 0,6 pour la deuxième et de _ 1,6 pour les cinq dernières années). Elle ne vient ainsi qu’au vingt-neuvième rang parmi les quarante et un " pays les moins avancés " (P.M.A.) de la planète.
Potentiel économique
Le potentiel de la Guinée est loin d’être négligeable, en comparaison de celui des États voisins, y compris la Côte-d’Ivoire. Les ressources agricoles devraient assurer l’autosuffisance alimentaire de la population. La variété et la complémentarité de ses régions, son climat et ses ressources en eau, la diversité de ses cultures, les possibilités d’élevage et de pêche sont autant d’atouts importants malgré la relative pauvreté des sols et la faible étendue des terres cultivables (7,4 millions d’hectares, soit moins du tiers de la superficie totale). Elle se trouve assez largement hors des zones frappées par la sécheresse (cas des pays du Sahel). Les ressources minières donnent à la Guinée l’espoir d’obtenir les moyens nécessaires à son développement. Elle est richement dotée de bauxite, de fer, de diamant, d’or, d’uranium. Avec 5,9 milliards de tonnes de bauxite à haute teneur, elle détenait en 1987 26 p. 100 des réserves prouvées du monde. Les gisements en sont facilement exploitables et sont rentables. En outre, la Guinée possède également du minerai de fer à haute teneur (réserves prouvées de 750 millions de tonnes) dans les régions du mont Nimba et du Simandou, mais leur éloignement et la situation du marché mondial n’ont pas encore permis leur mise en exploitation. Les réserves de diamant (qualité joaillerie) étaient estimées à 300 millions de carats en 1986. Enfin la Guinée détient les plus importantes réserves hydroélectriques (6 600 MW) de tout l’Ouest africain. La puissance installée (140 MW) demeure très faible et n’est pas toujours fournie.