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Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

 

 

UNIVERSITE PARIS VIII SAINT DENIS 1995

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

--- Département Informatique ---

 

Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées

 

Ethnométhodologie et Informatique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ETHNOMETHODOLOGIE ET CONDUITE DE PROJETS INFORMATIQUES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mémoire présenté par : Omar TOURE

 

Directeur de projet               Paul LOUBIERE

 

Responsable formation       Yves LECERF

 


PLAN DU MEMOIRE

 

    · Introduction

    · Etude des concepts ethnométhodologiques

    · Conduite de projet

    · Définition des termes
    · Les techniques de la démarche de conduite de projet
    · Etude de faisabilité
    · Etude fonctionnelle
    · Conception technique
    · Codage
    · Recette
    · Mise en œuvre
    · Maintenance

    · Les bases méthodologiques

    · Planification
    · Estimation des charges
    · Assurance qualité
    · Organisation de l'équipe
    · Communication
    · Suivi du projet

    · Démarche ethnométhodologique

    · Analyse des causes d'échecs

    · L'art de la conduite de projet

    · L'art de s’entourer

    · Réussir en faisant réussir les autres

    · Les difficultés relationnelles

    · Etude de cas

    · Conclusion



INTRODUCTION

 

    Les études réalisées ces dernières années sur les logiciels ont montré que les coûts de la maintenance corrective (à la différence de la maintenance adaptative et évolutive) peuvent s'élever jusqu'à deux fois ceux du développement et qu'environ deux erreurs sur trois étaient commises lors des phases de spécifications et/ou de conception.

    Si nous examinons l'évolution du développement des logiciels ces dernières années, nous constatons que l'effort de qualité s'est d'abord porté sur l'activité du codage, grâce notamment aux langages de haut niveau et aux techniques de revues et programmations structurées. Par contre, la qualité des documents de spécifications et de conception reflète plus souvent la valeur de l'analyse que la rigueur d'une méthodologie adaptée.

    En choisissant la conduite de projet, j’ai conscience de m’être livré à un exercice dangereux, dans un domaine où les positions sont souvent tranchées et parfois même féroces. Ma "ligne de défense" est justement là : je n’ai pas d’opinion tranchée et ce mémoire est également pour moi le bilan d’une première expérience.

    Informaticien depuis près de vingt ans, j’ai commencé dans ce métier en tant que pupitreur, et j’ai ensuite progressé dans les différentes échelons : de programmeur à analyste. Travaillant essentiellement sur les gros systèmes IBM et dans les sociétés de service, j’ai découvert il y a à peu près cinq ans le système d’exploitation UNIX pour lequel j’ai eu un coup de foudre. Profitant de cette double compétence, j’ai créé ma propre société de conseils et développement en informatique depuis octobre 1994.

    Cette nouvelle position me permet d’appréhender différemment les problèmes posés dans le milieu des entreprises ainsi que les relations entre les différents interlocuteurs d’une organisation.

    " Ethnométhodologie " : j’ai longtemps hésité avant de me décider à m’inscrire pour suivre ce cursus, car pour moi, à l’époque, l’informatique n’avait rien à voir avec l’ethnologie. En me référent à la définition de " ethno " du petit Robert : "peuple et servant à former des termes didactiques" comme par exemple :

    Ethnocide = Destruction de la civilisation d’un groupe ethnique par un autre groupe plus puissant.

    ethnolingustique = Etude des langages des peuples en tant qu’expression de leur culture.

    En parcourant le petit Robert, j’ai d’abord essayé de trouvé s’il y avait EthnoInformatique, ne l’ayant pas trouvé, j’ai cherché Ethnométhodologie que je n’ai pas trouvé non plus. Par déduction, je me suis dit, c’est sans doute l’étude des différentes méthodes utilisées en informatique. je suis donc arrivé au cours d’ethnométhodologie avec cette définition.

    Dès les premiers cours, je commençais à me faire l’idée de ce qu’est réellement l’ethnométhodologie, mes différentes lectures m’ont appris à analyser les problèmes d’une manière différente, et m’ont ouvert d’autres horizons qui vont au-delà de l’informatique.



Informatique et ethnométhodologie

 

 

Ayant consacré des années à l’informatique sous ses aspects "spécifications et réalisations", je ne percevais pas bien le lien direct entre informatique et ethnométhodologie.

Mon approche récente de cette science me permet d’observer les relations humaines sous un autre angle, en analysant les comportements de façon plus scientifique.

Pourquoi ethnométhodologie et conduite de projets ?

Durant ces dernières années, l’activité de conduite de projets informatiques n’a pas évolué autant que les domaines technologiques associés comme, par exemple l’ingénierie des logiciels assistés par ordinateur.

En effet, on a consacré beaucoup d’efforts à créer des techniques puissantes permettant de modéliser des besoins en information, de préciser les exigences fonctionnelles et enfin de structurer les bases de données. Aujourd’hui encore, nous utilisons ces connaissances pour concevoir de puissants outils pour les différents langages de troisième et quatrième génération. Les méthodes et outils de conception et de développement ont parallèlement avancé de manière considérable.

Malheureusement, pendant ce temps, peu d’efforts ont été fournis pour faire évoluer les nouvelles manières de gérer les ressources humaines qui sont à mon sens, déterminantes pour le succès ou l’échec des projets, quels qu’ils soient.

Je n’ai nullement la prétention d’apporter la solution idéale, en choisissant la conduite de projet, j’ai conscience de me livrer à un exercice dangereux, dans un domaine où les positions sont souvent tranchées, et parfois même féroces.

Ma démarche, tout en parlant des aspects techniques de la conduite de projet, sera avant tout d’analyser la façon de vivre d’une équipe de projet en m’intéressant plus particulièrement aux relations et / ou conflits entre les différents membres et les utilisateurs.

Le personnage central de ma recherche sera le chef de projet. En effet, ce chef de village contrairement aux idées reçues, ne doit pas être seulement un technicien de haut niveau, mais doit avoir surtout les talents d’un vrai meneur d’hommes, car il se trouve confronté à un univers complexe dans le lequel les relations humaines jouent un rôle de plus en plus important.


CONCLUSION

 

Au tout début de ce mémoire, je faisais part de mes interrogations sur ce que pouvait m'apporter l'ethnométhodologie. A ce niveau de la rédaction, je peux aujourd'hui tirer des conclusions sur mon travail de recherche durant ce cursus de D.E.S.S.

Rien n'est jamais acquis, le savoir absolu n'existe pas, et il faut savoir se remettre en question.

En effet, à partir des deux exemples cités dans le mémoire, la première question que je me suis posé était de savoir si j'étais réellement membre des communautés que je décrivais. Parler ici de membre, était déjà une indexicalité en elle même. En effet, j'ai vraiment été membre de ces communautés car j'ai partagé pendant quelques temps les mêmes allants de soi qui m'ont permis de rendre compte de notre histoire commune. D'un autre côté, je ne suis plus membre au moment où je raconte les faits, car tout au long de mon récit, j'ai essayé de prendre du recul par rapport à cette période, tout en me remettant dans le contexte afin de revivre les mêmes émotions.

Hormis cette racontabilité, deux autres concepts ethnométhodologiques sont présents dans mes recherches : l'indexicalité : le dialogue est difficile entre utilisateurs et informaticiens, tout au long du cycle de vie d'un système d'information. Les utilisateurs et informaticiens utilisent un vocabulaire particulier qui leur permet de dialoguer. Le même phénomène se produit au niveau de tous les intervenants.

Le thème central introduit par la mise en place d'un nouveau système d'information reste à coup sûr le breaching qui introduit une cassure dans les routines quotidiennes de l'entreprise.

L'identité d'un acteur se définit en fonction de son appartenance à des groupes sociaux et professionnels. Cette identité fonde la communication sur :

        La recherche de reconnaissance et de légitimité sociale,

        l'utilisation de normes relationnelles particulières.

Le changement produit des tensions, des crises qui provoquent de nouveaux modes de relations, de nouvelles identités. Pour réussir un changement, (l'explication de) la démarche et des méthodes proposées dans ce mémoire sont une nécessité constante de la phase de lancement jusqu'à l'aboutissement du projet.

Utiliser une méthode est rassurant pour le concepteur, malheureusement, chaque cas à traiter est unique en son genre. Vouloir appliquer d'une manière brutale une méthode qui a marché dans un contexte précis, sur un autre contexte, est peu efficace.

Tout le long de ce mémoire, mon attention a porté sur les relations entre informaticiens et utilisateurs. Au cours de mon expérience professionnelle, j'ai constaté que démarrer un projet sans la participation et l'adhésion de ses propres utilisateurs ne peut pas réussir même s'il met en œuvre l'artillerie la plus lourde en matière de méthodes et outils.

Vu sous l'angle ethnométhodologique, le succès d'un nouveau projet dépend de l'interpénétration des terrains occupés par deux groupes d'acteurs : les informaticiens, les utilisateurs.

Les premiers devront s'imprégner du contexte dans lequel ils vont intervenir, comprendre et analyser les habitudes de travail des utilisateurs, intégrer leurs allants de soi, puis faire partager les leurs.

L'assimilation progressive et réciproque des deux contextes permettra une rupture douce des routines de chaque groupe et pourra créer un nouveau terrain d'expérience commun. Cependant, quelles que soient les précautions prises, la résistance au changement constitue un phénomène normal et même rassurant. L'absence de résistance tendrait à prouver que le contexte pénétré par les acteurs du changement n'est pas homogène, pas sûr de sa légitimité et profondément démotivé.

Dans l'histoire de l'humanité, le changement a beaucoup contribué à la promotion du progrès et à l'amélioration des conditions de vie. Il ne doit cependant pas être conduit à n'importe quel prix, sans tenir compte du contexte ni du moment adéquat.

En conclusion, le bilan que je peux tirer de cette année de recherches, est un enrichissement tant sur le plan personnel, que sur le plan des rapports quotidiens avec mes semblables.

Originaire d'un pays en voie de développement, je comprends mieux aujourd'hui grâce à l'ethnométhodologie pourquoi la transposition des modèles occidentaux vers les pays en voie de développement se solde très souvent par des échecs. En effet, quel que soit le domaine (politique, industriel, technologique etc.), un modèle ne doit jamais être transporté à l'identique, sans tenir compte du contexte local.

Par ce petit exemple, je me rend compte de l'utilité de l'ethnométhodologie dans tous les secteurs de la vie. Si les acteurs commençaient par étudier le contexte dans lequel ils veulent orienter leurs recherches avant de les entamer, leur travail serait facilité par une meilleure communication et garanti par une efficacité plus grande.

Enfin pour finir, je tire un bilan globalement positif de cette année qui m'a permis de construire un plan de travail rigoureux, d'analyser différents types de situations afin de réduire sensiblement l'effort consacré à la négociation de sens entre les individus. Je crois avoir acquis également une connaissance plus fine de mon environnement, qui me permet de mieux me faire comprendre et surtout de comprendre le comportement des autres.