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Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

HISTOIRE DE LA GUINÉE - Le neutralisme touréen

Afrique et tiers monde

Sékou Touré s’est toujours fait le promoteur de l’unité africaine, mais sa politique a souvent suscité des réactions et des controverses assez vives de la part des autres États. Dans ce secteur aussi, une hypothèque a pesé lourdement de 1960 à 1978, à savoir l’existence d’une très forte émigration (le quart de la population ?) vers les pays limitrophes dont le Sénégal et la Côte-d’Ivoire : ruptures et réconciliations jalonnent leurs relations. En 1978 seulement, après plusieurs tentatives avortées, interviendra le grand déblocage lors d’un sommet tenu à Monrovia sous la médiation du président libérien : rétablissement des relations diplomatiques, accords de coopération et de libre circulation des biens et des personnes en contrepartie de la promesse guinéenne de ne plus exiger l’extradition des réfugiés politiques. Dès l’indépendance, la Guinée voulut promouvoir une certaine forme d’unité africaine par ses tentatives d’union avec le Ghana et le Mali, par son action au sein du groupe de Casablanca. C’est l’Afrique " révolutionnaire " en opposition à l’Afrique " réformiste ". Leur convergence fut la création en 1963 de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) dont la Guinée est membre fondateur. La Guinée y joua un rôle assez actif en faveur de la décolonisation du continent par le soutien à des mouvements de libération, en particulier à celui de la Guinée-Bissau auquel elle servit de base stratégique jusqu’en 1974 (malgré les circonstances troublantes de l’assassinat d’Amilcar Cabral à Conakry en 1973). De même, à partir de 1977-1978, elle intervint comme médiatrice lors de conflits locaux (Haute-Volta et Mali, Togo et Bénin) tandis que ses dirigeants multipliaient missions et visites officielles. Au niveau régional, la Guinée participa de 1968 à 1972 à l’Organisation des États riverains du fleuve Sénégal. Sa position géographique l’a incitée également à faire partie d’autres organisations régionales à plus large échelle comme celle de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest. L’autre axe de sa diplomatie vise l’établissement de relations étroites avec la Sierra Leone pour des raisons géopolitiques : frontière commune, mêmes groupes ethniques, ampleur des échanges économiques non officiels. Les deux gouvernements s’épaulent lors de leurs propres crises politiques (coups d’État ou complots) et ont signé de nombreux accords dont un traité de défense mutuelle en décembre 1970. Des projets d’union furent aussi envisagés avec la Sierra Leone ou le Mali. Cependant les échanges économiques de la Guinée avec les États africains demeurent faibles (moins de 10 p. 100) vu les caractéristiques de leurs économies. C’est avec eux néanmoins que la Guinée, surtout depuis 1977, multiplie les accords bilatéraux de toute nature. La politique d’ouverture s’étend aux États arabes du Proche-Orient, qui accordent une aide appréciable évaluée à 133 millions de dollars pour 1975-1984. La grande mosquée est ainsi construite avec des fonds saoudiens par des Marocains. Finalement, en 1984, la Guinée s’était réinsérée dans le concert des États africains et occidentaux sans rompre ses relations avec les États socialistes. Au cours d’une vie politique mouvementée, voire tragique, le régime de Sékou Touré a posé les fondements de mutations sociales et opéré une restratification sous l’égide d’une classe dominante qui contrôle plus qu’elle ne possède les moyens de production. Cela au prix d’un quasi-effondrement de son économie, l’exploitation minière par les multinationales étant sauve.