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Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

HISTOIRE DE LA GUINÉE - La révolution Guinéenne

Révolution sociale

La révolution politique a entraîné une certaine révolution dans les structures sociales ainsi que dans les comportements et les mentalités. En Afrique, au sud du Sahara, la plupart des nouveaux États, faute d’avoir pu surgir de nations, se sont donné pour objectif l’intégration des populations que la colonisation avait circonscrites à l’intérieur des frontières. Cette intégration est trop souvent conçue comme une négation des groupes ethniques. Le fait ethnique demeure, malgré toutes les tentatives d’occultation. En Guinée, l’action du P.D.G., menée à l’aube de l’indépendance pour dépasser les clivages et fusionner les groupes, a été poursuivie avec vigueur et maintes ambiguïtés par le pouvoir : campagnes radiophoniques, mesures législatives, telle la loi contre le racisme, manifestations culturelles. Elle s’appuie sur le brassage opéré par la croissance des villes, les transformations économiques et le développement de l’instruction. Toutefois, malgré des résultats appréciables, on ne saurait dire que le problème de l’intégration ethnique soit résolu. En témoignent les véhémentes condamnations de l’esprit de caste, du racisme, du régionalisme faites périodiquement : discours du 15 janvier 1968 sur la discrimination ethnique, montage d’un " complot " peul en 1976. Des recherches portant sur l’appartenance ethnique de 6 000 cadres montrent, pour l’ensemble de la période 1958-1984, une très nette prédominance des Malinké et une assez bonne représentation des Soussou, mais aussi une sous-représentation accentuée des groupes forestiers et surtout des Peuls. Cette dernière ethnie semble avoir été en outre la plus grande victime des répressions politiques. Si la représentation des députés était à l’image de la population, les instances politiques et administratives les plus importantes, quant à elles, connaissaient une très forte majorité de nominations de Malinké (plus de 45 p. 100), ethnie du clan présidentiel. Il en allait de même pour les cadres de l’armée. Un autre processus fondamental de transformation de la société passe par l’émancipation des femmes et des jeunes, comme l’a bien montré le sociologue Claude Rivière : " la femme soutient le parti, le parti émancipe la femme ". Le statut de la femme a été entièrement refondu en 1962 et 1968, qu’il s’agisse de l’âge au mariage (17 ans), de la nécessité du consentement mutuel, du divorce au lieu de la répudiation, de l’institution de la monogamie, de la dot, des conditions de travail. Même si l’application des textes laisse beaucoup à désirer, car la modification des comportements exige du temps, ces mesures sont en soi révolutionnaires. Au sein du parti, les femmes tenaient une place statutaire dans tous ses organismes (3 000 élues en 1968). Pour être largement symbolique dans de nombreux cas, leur participation n’en revêtait pas moins une signification très réelle en Afrique : 27 p. 100 des députés en 1980 (quelquesunes furent ministre, gouverneur de région ou ambassadrice), 10 p. 100 des personnes élues au B.P.N. (Bureau politique national), 7 p. 100 au comité central mais moins de 2 p. 100 ont été nommées à des responsabilités administratives. En revanche, elles firent collectivement la démonstration de leur poids politique à plusieurs reprises (manifestations d’octobre 1964, émeutes d’août 1977) et elles s’insèrent désormais dans nombre d’activités économiques dont elles étaient jusqu’alors exclues. Sur le plan éducatif, des efforts considérables ont été faits avec des résultats fort inégaux. La priorité fut donnée aux jeunes : le taux de scolarisation pour les moins de treize ans est passé de 11 à 32 p. 100 (1984) et s’établit à quelque 5 p. 100 pour ceux de vingt à vingt-quatre ans faisant des études supérieures. Deux universités (Conakry, Kankan) et une quarantaine de facultés d’enseignement supérieur furent créées. Mais l’insuffisance des infrastructures, trop souvent inachevées et précaires, le manque d’équipements, la dégradation des conditions de vie des enseignants et de leur niveau de formation amènent à s’interroger sur la qualité des résultats obtenus. L’accent fut mis également sur deux points essentiels, à savoir la réforme des enseignements pour assurer la liaison école-vie-production et l’alphabétisation des adultes dans les langues nationales : il y eut une vingtaine de réformes !